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A première vue, une toile de Jean Von Luger semble être une photographie. La captation d’un instant, la fixation du temps, la reproduction factuelle d’une toile froissée et passée, malmenée par les heures qui se sont écoulées. Un cliché saupoudré de poussière. Au premier degré donc, une pièce de Jean Von Luger est un instantané.

La découverte de la toile laisse alors place au dévoilement, à la surprise. La grande pièce rectangulaire posée contre le mur se donne à voir, ce n’est plus une photographie mais bien de la peinture.

Pure, volatile, délicate. Une fine couche d’huile recouvre la toile, dessine les minces pliures du motif, créée le dégradé de noir et donne du volume à la feuille froissée imaginée photographiée.


Jean Von Luger utilise l’aérosol pour dégager des vapeurs de peinture, de minces gouttes noires et grises à peine déposées sur la blancheur du lin préparé. Sa peinture est comme saupoudrée relevant les aspérités du support, telle une pluie de cendres.

Jean Von Luger est un peintre du refus créateur. Il ne touche presque jamais sa toile et opère à distance, dans un geste de retrait. L’artiste met de côté l’expressivité du geste humain et dépasse sa personnalité d’auteur en décidant de ne laisser que quelques traces de doigts vagabondes, comme des caresses, marquant délicatement la surface de la peinture.

Ses toiles sont comme les infimes peintures de nos quotidiens, elles sont la poussière sur la télévision, la buée sur le miroir de la salle de bain, les fenêtres salies de nos voitures. Elles sont les jets d’encres de nos photocopieuses, les traces de doigts sur les meubles oubliés, la pollution dans les tunnels. Les surfaces de Jean Von Luger sont des indices de nos sociétés, des espaces qui laissent place à la projection d’un absolu quotidien, qui, tous les jours, nous guette.

Le peintre tente de s’approcher de l’imperceptible et convoque une poésie de la retenue, du presque rien. Il dépose d’infimes accidents sur sa peinture mallarméenne et permet ainsi l’évocation de souvenirs et de sentiments abstraits. 

Pauline Pavec, 2016


Né en 1989 à Strasbourg

Vit et travaille entre Paris, Dresde et les Etats Unis

 

Formation

2014 B.F.A., Rhode Island School of Design, Providence, Rhode Island, USA

2012 M.F.A, Ecole Supérieure des Beaux Arts de Dresde, Allemagne

 

Expositions personnelles

2016 Dust Over Dust » Galerie Helenbeck, Nice, France


2015 Works I,II,III» Gelman Student Exhibitions Gallery, Providence, RI, USA

2013 Painting after the digital» Kunsthaus Dresden, Dresde, Allemagne

 

Expositions collectives
2019 Sans titre, Galerie Faure Beaulieu, Paris, France

2017 L’Anti-Destin, commissariat Quentin Derouet et Pauline Pavec, Paris, France

2016 Estival Minimal, Galerie Helenbeck, Nice, France

2015 Not a canvas, Devening Projects, Chicago, USA

2014 This is a today groupshow, AS220 Gallery, Providence, RI, USA


2013 Pulveris, Sol Koffler Graduate Student Gallery, Providence, RI, USA

2012 Die Freunde II, the Ostrale, Dresde, Allemagne

2011 Die Freunde, the Ostrale, Dresde, Allemagne

Salons
2020 Art Paris Art Fair, Galerie Faure Beaulieu, Grand Palais, Paris France
2019 Galeristes, Galerie Faure Beaulieu, Carreaux du Temple, Paris, France

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